mercredi 2 juillet 2014

Camille-Antoine Donzel en Californie

Quiconque pratique le roller « agressif » rêve de se rendre en Californie. Il faut dire que Dave Paine, Beau Cottington et autres réalisateurs de vidéos ont bien fait leur travail : le soleil, la plage, les palmiers, des skateparks, des spots de street qui rassemblement à des skateparks. Ajoutez à cela des trottoirs lisses et sans pavé, et vous obtiendrez la définition de ce qui était pour nous à l'époque ; le paradis.
CAmille-Antoine Donzel - California 2008CAmille-Antoine Donzel - California 2008 © Camille-Antoine Donzel

J’apprends quelques mois avant l’été 2005 avoir de la famille en Californie, à San Ramon plus précisément, à une heure de route de San Francisco. Après une première prise de contact, me voilà invité à venir passer un mois entier en Californie, accompagné de trois amis.
Nous voilà donc fin prêts (Alexandre « B-Nike » Cochennec, Greg « Roukmoute » Breger, Sylvain « sushi 20 » Chaussée et moi-même (Camille-Antoine Donzel) à nous envoler au pays de l’Oncle Sam.
Et il faut dire qu’une fois sur place, l’expression « choc des cultures » prend tout son sens : voitures énormes, routes gigantesques, fast-food à perte de vue, j’en passe et des meilleurs. L’idée selon laquelle l’Amérique est le pays de la démesure n’est pas un fantasme.
Une fois acclimatés et le décalage horaire encaissé, une seule idée nous vient à l’esprit : faire du roller. Bien évidemment, la ville où nous nous trouvons dispose de son propre skatepark. Etrange sensation que de découvrir un pays où l’architecture des skateparks semble avoir été laissée à la libre discrétion de leurs concepteurs, et où les normes « AFNOR » n’ont pas pollué le pays de skateparks impraticables.
Chose amusante toutefois, les pratiquants de roller se font rares. Car en réalité, aux Etats-Unis en général, et en Californie en particulier, le skateboard est roi, et ce serait un euphémisme de dire qu’ils voient d’un mauvais œil l’arrivée de patins à roulettes (« fruitbooters ») sur leurs spots. Il va donc falloir waxer discrètement, sous peine d’avoir des ennuis.
Une fois le skatepark de San Ramon découvert, l’envie est grande de découvrir d’autres endroits, plus grands et plus imposants. En bon Français que nous sommes, un détail nous avait cependant échappé : il est impossible de se déplacer sans voiture. Après avoir montré patte blanche, on accepte toutefois de nous en prêter une. Il faut dire que dans un pays où l’âge minimal pour conduire est fixé à 16 ans, où le permis se passe en deux jours, et où toutes les voitures ont des boîtes automatiques, on imagine que ceux qui viennent d’un pays où l’on se gare en faisant un créneau sauront parfaitement se débrouiller.
Vient alors la phase d’exploration : on visionne les vidéos, on se renseigne sur l’emplacement des spots mythiques, on s’imprime un plan sur Internet, et nous voilà partis sur la freeway !
A vrai dire, s’il est une ville de Californie du Nord (« NorCal ») qui vaut le coup d’être skatée, c’est San Jose (à prononcer « Sane Ossé »). En effet, la plupart des spots qui émaillent les vidéos les plus connus, et qui ont fait les profils de pros les plus marquants sont là-bas.
Cela étant, si les spots paraissent évidents à rouler en vidéo, il s’avère que la réalité est toute autre, et l’on se rend vite compte que les pros n’ont pas acquis ce statut pour rien.
Mais pas question de se laisser décourager, et tout le monde y va bon train : top acid pour Greg « Roukmoute » Breger, suivi d’un alley-oop fishbrain. Top soul et fishbrain par Camille-Antoine Donzel. La caméra tourne, et tout le monde est heureux des rushs qu’il a pu faire.
Non loin de là (à vrai dire à 100 mètres), autre spot mythique, celui où s’est déroulé l’IMYTA (I Match Your Trick Association), célèbre contest de rue organisé par le non moins célèbre Jon Julio.
Greg « Roukmoute » Breger, motivé comme à son habitude, nous gratifie d’un superbe back royal plat-descente, en quelques essais seulement. C’est dans la boîte !


Camille Ghetto and co - Californie 2008Camille Ghetto and co - Californie 2008 © Camille-Antoine Donzel

Une fois la session terminée, la faim se fait sentir. Direction le fast-food. Commencent alors d’âpres négociations entre les partisans du In & Out (Alexandre « B-Nike » Cochennec Greg « Roukmoute » Breger), sorte d’avatar plus gras du Mc Donalds, mais jouant sur le même terrain éculé du « hamburger-soda-frenchfries), et ceux du Taco Bell (Sylvain « sushi 20 » Chaussée et Camille-Antoine Donzel), version légèrement américanisée des tacos sud-américains.
Autre jour autre spot. On apprend qu’ont lieu le jeudi soir, au « Dublin skatepark » (je peux vous assurer que cette ville ne ressemble ni de près ni de loin à Dublin), les « Thursday night sessions », où se réunit la scène locale, et pas mal de pros.
Nous croisons donc Kell Mc Kenzie, Vinny Minton et pas mal de « rookies ». La session est bon enfant, et chacun y va de son trick lors du contest organisé au pied levé. Première fois que nous nous retrouvons en majorité dans un skatepark depuis notre arrivée.
Point notable ce soir-là, nous faisons la rencontre d’un couple d’Américains (Mike et Theresa), qui pratiquent tous deux le roller. On sympathise, et ceux-ci nous proposent de nous faire découvrir, durant les prochains jours, les spots que nous cherchions.
Grâce à eux, notre séjour sera donc rempli de sessions à divers endroits et sur divers spots, connus ou moins connus, de San Francisco à San Jose, en passant par Berkeley et Oakland. Nous ne les remercierons jamais assez.
Mais n’allez pas croire que notre soif de découvrir l’Amérique et la Californie se soit arrêtée aux skateparks et aux spots de street. Ce voyage a également été l’occasion de faire du vrai tourisme : prison d’Alcatraz, forêt de Yosemite et ses séquoias géants, baie de Santa Cruz, Russian Hill. La Californie regorge de merveilles qui nous en ont mis plein la vue !
Mais toute chose a une fin, et il a fallu se résoudre à rentrer chez nous. Californie, tu nous manqueras…

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